La France est actuellement le quatrième pays européen en matière de boisement. Ces importantes surfaces sont donc sujettes aux incendies, notamment en été. Preuve en est en ce moment, des milliers d'hectares partent en cendres dans plusieurs régions françaises. Mais concrètement, comment faire pour éviter ce genre de situation ? Éléments de réponse dans la suite de cet article.
Les feux de forêt sont d'origine humaine la plupart du temps
Un feu de végétation se définit comme une combustion se développant sans contrôle dans le temps et l'espace. S'ils concernent avant tout les forêts, les maquis, les landes ou encore la garrigue peuvent être touchés. Il faut savoir que 90 % des départs de feu sont d'origine humaine, intentionnelle ou non. Il peut s'agir d'un mégot de cigarette, d'une activité agricole, mais aussi d'un feu de camp. Lorsque l'on se promène dans la nature, il est donc important de ne pas laisser de déchets. Si les emballages sont inévitables, ils peuvent néanmoins être ramenés chez soi et recyclés pour ceux qui ont un caractère compostable. Adopter les bons gestes et réflexes pour limiter les risques d'incendies est donc nécessaire pour préserver la forêt et l'environnement.
Quels sont les impacts des feux de forêt sur l'environnement ?
Si les feux de forêt ont un impact conséquent sur les biens et les personnes, ils entraînent aussi des dommages sur la faune et la flore. Ainsi, seuls les plus grands mammifères et quelques oiseaux ont la possibilité de s'enfuir. D'autre part, un feu de végétation a des conséquences sur les diverses fonctions de la forêt. Sur le plan environnemental, cela porte atteinte aux paysages et à la biodiversité. Sur le plan économique, le bois perd de sa valeur et la production est amoindrie, ce qui a des répercussions sur les activités touristiques et économiques. Quant à l'accueil du public et la chasse, ces activités sont largement réduites, voire compromises. En fonction de l'importance du feu, l'impact peut être établi sur le moyen ou le long terme. Enfin, les incendies tendent à devenir plus fréquents en raison du changement climatique et la végétation qui devient, par conséquent, plus sèche. Ils ne se cantonnent plus seulement à l'été, toutes les végétations étant vulnérables l'hiver aussi. Il convient donc d'œuvrer à son échelle dans le but de protéger l'environnement autant que possible.
Le réchauffement climatique, un impact sur les feux de forêt
On le sait, le changement climatique a pour effet de modifier les conditions météorologiques. Les températures augmentent, il pleut moins et la végétation devient plus sèche. Les fortes chaleurs ont tendance à favoriser la transpiration des plantes, tandis que l'eau présente dans les sols diminue. Alors que la période à risque s'étend, la fragilité des massifs s'accroit. Dès 2040, le dérèglement climatique pourrait perturber les conditions météorologiques et les épisodes de canicule et de sécheresse risqueraient de s'installer durablement sur les territoires méditerranéens. Ainsi, les zones exposées aux feux de forêt s'élargiraient en direction du Nord-Ouest de la France. Cela comprendrait notamment la Bretagne, les Pays- de-la-Loire et le Centre-Val-de-Loire. Dans l'Hexagone, le réchauffement climatique se ressent déjà dans les massifs forestiers de l'Est. Mais comment faire pour limiter les risques d'incendies ?
Quels réflexes pour éviter les feux de forêt ?
Afin de prévenir les feux de végétation, il est indispensable d'avoir un comportement responsable. Si certains acteurs comme l'Office National des Forêts œuvre pour préserver la forêt, nous pouvons le faire aussi à notre échelle. Il est ainsi possible de débroussailler régulièrement son jardin, ainsi que ces parcelles. Ainsi, un éventuel feu passera sans faire de gros dommages et le travail des pompiers est alors simplifié. Par ailleurs, le Code forestier mentionne l'obligation d'élaguer sur 50 mètres tous les abords de constructions, à partir du moment où elles se trouvent à moins de 200 mètres d'un espace naturel, forêt comprise. De même, les voies d'accès doivent être libérées. Couper ses arbres et laisser 3 mètres entre deux houppiers est une obligation et les arbustes présents sous les arbres doivent être ôtés et déposés à la déchetterie, où ils seront recyclés.
Quels sont les comportements à risques ?
Si un feu de forêt peut être causé par la foudre, il peut aussi l'être par une action intentionnelle ou non d'une personne. 50 % des incendies pourraient être évités si certains gestes étaient appliqués au quotidien. Voici ceux qu'il faut éviter :
- Faire des travaux de bricolage sources d'étincelles à proximité de végétaux, notamment par fortes chaleurs.
- Ne pas respecter les interdictions d'accès aux massifs forestiers.
- Faire du feu ou un barbecue aux abords d'espaces végétalisés.
- Jeter ses mégots de cigarettes ou fumer en forêt.
Les chasseurs peuvent, eux aussi, contribuer à limiter les feux de végétation. Dans de nombreuses communes, ils participent à l'entretien des chemins, via le débroussaillage. Une action coupe-feu qui facilite l'intervention des pompiers en cas de besoin.
Éviter les deux grâce à la gestion forestière
Enfin, il faut savoir que prévenir les feux de forêt est possible grâce à une bonne gestion forestière. La politique de défense de la forêt contre les incendies (DFCI), qui est mise en place par le Ministère de l'Agriculture et l'Alimentation, repose sur quatre axes principaux, à savoir :
- Informer les professionnels et le public.
- Aménager, équiper et entretenir l'espace rural, dont fait partie l'espace forestier.
- Prévoir le risque et traiter les causes.
- Mettre en place une surveillance des forêts afin de détecter les départs de feux et pouvoir intervenir rapidement.
D'autre part, les zones agricoles, qu'elles soient cultivées ou pâturées, doivent être entretenues selon un cahier des charges précis. Il existe aussi des obligations légales de débroussaillement (OLD). Avec le réchauffement climatique, elles doivent être particulièrement respectées, le nombre d'incendies risquant d'augmenter.