On vous recommandait, il y a peu, les bienfaits du tricot en évoquant cette alternative joyeuse et citoyenne du Yarn Bombing. On a eu envie d’en découvrir plus sur cette nouvelle forme d’art urbain, dont le développement en France est finalement récent.
Il existe de nombreux noms pour évoquer le Yarn Bombing : tricot-graffiti, tricot urbain, tricotag, knitt graffiti, yarnstorming… Mais tous désignent la même pratique. Il s’agit d’habiller le mobilier urbain d’ouvrages réalisés à base de fils aux couleurs souvent vives et joyeuses, en humanisant ainsi des lieux publics d’ordinaire froids et impersonnels. Tricot, crochet, dentelles, toutes les techniques sont bienvenues pourvu qu’elles transforment le paysage pour l’égayer et le rendre plus chaleureux.
La pratique elle-même est sans doute bien antérieure, mais le mouvement est officiellement né en 2005 quand, à Huston (USA), Magda Sayeg décide de recouvrir les poignées de la porte de sa boutique de laine. Depuis elle a mis en couleur de nombreux monuments du monde entier et elle est loin d’être la seule à cultiver cet art.
Si « Yarn » signifie fil, « Bombing » fait référence aux graffeurs qui arpentent les villes, la bombe de peinture à la main. Il se murmure effectivement que le Yarn Bombing serait une occasion de revanche pour les femmes qui sont sous-représentées dans le monde du graffiti urbain. Mais c’est avant tout une occasion pour des passionnés de se retrouver pour créer une mise en couleur éphémère et non dégradante, dans une démarche solidaire et artistique (attention : ce n’est légal que si cela répond à une commande officielle…). Et la bonne humeur du tricot se partage à tous les âges !
De nombreuses villes ont connu des événements de Yarn Bombing, que ce soit sur proposition des autorités municipales ou à l’initiative d’artistes ou de collectifs. Ainsi, au début de cette année 2017, la municipalité de Béziers rassemblait les bonnes volontés tricoteuses pour mettre en couleurs les arbres de ses allées Paul Riquet. Objectif : obtenir près de deux kilomètres de bandes tricotées dans des couleurs vives, chaque bande faisant 2m de long sur 30 cm de large. Le résultat sera mis en place à l’automne : on est impatient de le découvrir !