Une journée avec Caroline Mignot, critique gastronomique
Le rendez-vous est fixé à 13h, dans le 14ème arrondissement de Paris, direction un restau que Caroline ne connaît pas encore.
Sous mon grand imper beige, j'ai l'impression d'être le Colombo des cuisines. Car Caroline m'a prévenue : ce midi, on est en mode " espionnes ".
" C'est le meilleur moyen de se mettre vraiment dans la peau d'un client lambda, et de rester sensible à tout ce qui peut être important pour lui : déco, ambiance, saveurs, mais aussi service. " m'explique-t-elle.
Au moment de rentrer, j'ai le sentiment d'être inspectrice des impôts et je prends les grands airs de circonstance.
Caroline, elle, est déconcertante de naturelle.
On est accueillies, très bien d'ailleurs, avec retirage des manteaux, plaçage et même avançage des chaises pour être sûr que l'on ne s'assoit pas à côté.
Le restau comporte une quinzaine de couverts, dans une ambiance à la fois chaleureuse et moderne.
On nous amène une mise en bouche, offerte par la maison : un velouté de betteraves aux épices. Pas de chance, me confie à voix basse Caroline, c'est à peu près le seul ingrédient dont elle n'est pas fana... " Ex æquo avec les huîtres : un blocage certainement dû à toutes les fois où mon papa me suppliait d'en manger " pour lui faire plaisir ". C'est peut-être mon côté rebelle qui m'y interdit maintenant. "
Les menus sont affichés sur une grande ardoise au mur : rien que les noms me font saliver...
Caroline pose quelques questions au serveur, qui n'hésite pas à aller demander des précisions à la chef, en cuisine. Caroline commande, pour moi ce sera " tout pareil. "
