Il y a quelque temps, vous avez peut-être lu la chronique de Maïa Mazaurette dans GQ. Intitulé "La part des femmes : délit de narcissisme", le texte s'interrogeait sur les raisons qui poussaient les femmes à prendre des photos sexy, que ce soit pour envoyer des nudes ou encore pour poster sur Instagram. Clairement à charge, l'article déclarait notamment une phrase qui m'a beaucoup énervée : "Je suspecte qu'une frange énorme du discours « libérateur » consiste à s'auto-sexualiser pour mendier l'approbation des autres."
Pardon ? Désolée Maïa, mais moi, ça m'énerve, ce jugement que tu portes sur moi et sur toutes les autres nanas qui posent en petite tenue, sans nous connaître, sans connaître nos motivations. "Mendier l'approbation des autres", vraiment ? C'est contraire à tout ce que veut le mouvement féminisme, le body-posi. Sache que l'on fait ça pour nous, avant tout. Pas pour les autres.
Chère Maïa, toi qui ne poses visiblement pas nue, qui n'envoies pas de nudes, t'es-tu déjà posé la question du courage qu'il faut pour envoyer ou poster une photo de soi en petite tenue ? En particulier quand on a des complexes, quand la société nous répète au quotidien que l'on ne ressemble pas à ce qu'il faut ? A ton article, je voudrais en opposer un autre, publié dans Néon. Une interview de Métaux Lourds (que j'admire terriblement), qui affirme que : "Quand on est grosse, montrer son cul, c'est un acte militant."
Eh oui. Cela rappelle à toute une frange de la population que toutes les morphologies, tous les physiques ont le droit d'exister. Que nous sommes toutes belles, tous beaux. Que l'on n'a pas à se cacher. Poser nue peut être un choix, une envie, un défi, un moyen de se réapproprier son corps. On le fait avant tout parce que l'on en a envie, et que l'on veut se prouver qu'on en est capable. Alors, si dans la foulée, on peut récupérer quelques likes et quelques compliments, c'est toujours bon pour l'égo. Mais dans tous les cas, on aura au moins eu le courage de dire "J'existe, et je m'aime comme je suis." Et crois-moi, il en faut, du courage.