Se positionner « contre » la saint Valentin : j’entends
déjà les « Elle ne doit pas être en couple pour dire ça ». Sauf qu’en fait, ça n’a rien à voir avec mon statut personnel. La vérité
est que je n’aime pas ce jour car globalement, c’est une fête qui
rend les célibataires malheureux et génère des conflits dans pas mal de
couples. Par conséquent, une fête qui en fait souffrir beaucoup. Et c’est ce
point précisément que je trouve indigeste.
Il est vrai que vous êtes peut-être ce couple bien assorti
qui vous accordez à merveille sur comment traiter la chose. Admettons-le de
bonne foi, ça arrive aussi. Mais dans de nombreux cas, le 14 février se termine
souvent par une rose rouge oubliée et une grosse prise de bec. Voire une baffe.
Voire un cadeau réclamé de façon déplaisante. Voire un resto qu’on s’impose à
lui et à nous. Bref, des situations bien peu romantiques pour soi-disant
célébrer l’amour.
Pour les célibataires, c’est encore une autre histoire. Et
pas des moindres.
- Il y a celles qui vont se terrer chez elles, plus malheureuses que jamais.
Cette idée me désole un peu, surtout si je prends en compte Noël survenu à
peine deux mois avant, avec parfois au menu une famille sans tact, histoire de
bien rappeler la solitude. Est-ce nécessaire de remettre le couvert aussi
rapidement ?- Les « Je vais bien, ne t’en fais pas », en modecontre-Saint Valentin/fiesta entre filles/grosse cuite me rendent tout aussimorose car il n’y a pas pire que feindre une fausse joie sous une vraie tristesse.- Et puis enfin, sans tristesse aucune cette fois, mais avecune galanterie ô combien malmenée, il y a l’idée que si une fille célibatairedécide de sortir parce qu’à vrai dire, tout ça lui passe un peu au-dessus (enplus cette année, le 14 février tombe un samedi), certains« gentlemen » lui sauteront dessus comme si elle était un gros cupcake et qu’ils étaient affamés.Comprendre, une drague lourde et imbuvable, d’avantage encore que d’habitude.
« Non mais c’est la Saint Valentin
tu comprends, il faut pécho. »Et bien non. Du moins, pas nécessairement. C’est un jour comme les autres enfait. Pas celui pour rencontrerun éventuel homme de sa vie. Pas celui qui vatout faire basculer comme par magie. Pas celui où Cupidon va enfoncer sa flècheje ne veux pas savoir où, non plus !
Pourtant, toutes celles qui crient à la fête commerciale
n’en souffrent pas moins…
Et parlons-en de cette fête commerciale. C’est un aspect vu et revu mais qui
mérite néanmoins d’être mentionné. Puisque cette année la
Saint-Valentin tombe précisément un samedi, il me serait agréable de sortir et vivre une
soirée en toute normalité. Sauf que :
1) Pour trouver un restaurant qui ne fasse pas son menu de
couple hors-de-prix et ne nous serve pas des cœurs à tous les plats, ce sera
une belle galère. Quelqu’un s’est-il déjà posé la question du fait que
certains couples n’ont pas envie de tout ce tralala sans pour autant rester chez
soi ?
2) Les bars seront remplis de lourdauds ou de dépressifs.
Champagne !
3) Les spams qui envahissent d’ores et déjà ma boîte aux
lettres regorgent d’ingéniosité… et de ridicule. Les selfies bisous et les
cœurs en papier crépon, c’est bien mignon, mais l’idée que je me fais du
romantisme est d’avantage proche des ouvrages d’Alfred de Musset que d’une
mièvrerie intéressée.
Finalement, les plus gagnants dans l’histoire sont les
amoureux tranquilles ou les célibataires à la cool, ceux qui ne vont pas changer
leurs habitudes car ils s’aiment tout simplement ou bien acceptent de bon cœur
leur situation.
Pour ma part, j’aimerais juste qu’on ne fasse pas tout un
foin de cette fête plusieurs semaines avant. J’aimerais éviter de voir des gens
tristes passer devant des fleuristes à la façade in love. J’aimerais que l’on parle moins du bonheur mais que l’on
en ait d’avantage…
Donc voilà. Je n’aime pas la Saint Valentin du tout. Pas
parce que ça fait bien de dire que c’est surfait ou trop mainstream mais parce que globalement, il n’y a pas de jour pour
être amoureux, pas de jour pour avoir un crush,
pas de jour pour une rupture... Non, toutes ces choses ne sont pas régies par
une date bien précise qui met la pression plutôt qu’elle adoucit. Aussi j’ai
envie de dire aimez-vous n’importe quand, n’importe où et puis c’est
tout !