Aussi loin que remontent mes souvenirs, même toute petite, j'ai toujours eu droit à des réflexions sur mon physique. De ma famille, de mes camarades d'école, d'enseignants, même. Des choses qui peuvent paraître insignifiantes sur le fait que j'étais potelée ("Oh le bébé bonhomme Michelin !"), sur mes cheveux bouclés ("Le petit mouton noir"), ma pilosité (essayez d'être brune à la peau claire, à en croire certains j'aurais dû commencer à m'épiler en maternelle).
J'ai toujours été "La petite grosse", celle qui enchaînait des régimes pour ressembler un peu à ses copines, celle qui n'avait pas le droit de prendre un goûter quand ses frères dévoraient des crêpes au chocolat. Alors forcément, je suis vite devenue une ado, puis une jeune adulte complexée. Comment s'accepter quand on nous répète que l'on devrait plutôt être comme si, comme ça ?
Puis, j'ai grandi. Je suis sortie d'une relation qui sapait ma confiance en moi, j'ai découvert un homme qui m'a rappelé que je pouvais être belle sans faire une taille 36. Et surtout, j'ai découvert les mouvements féministes et body-positifs, qui prônent l'acceptation de soi. Sur Twitter, Instagram, j'ai découvert des dizaines de femmes qui revendiquent leurs différences, leurs soi-disant kilos en trop, leurs vergetures, leur cellulite, leurs poils... Une vraie bouffée d'air frais.
Petit à petit, depuis quelques années, j'essaye d'oublier mes complexes. Devant le miroir, j'observe mes atouts plutôt que mes défauts. J'ai même fait des photos (Merci Monsieur Bazin !) pour découvrir qu'en fait, je peux, moi aussi, être photogénique. J'apprends à m'aimer, c'est un parcours du combattant contre mes insécurités et mes complexes. Mais pas à pas, j'y arrive. Et ça fait du bien. Et vous, vous allez essayer ?