Le photographe Naoyuki Ogino a suivi pendant sept années la jeune Komomo dans son long parcours d'apprentissage pour devenir geisha. Au bout de cette expérience, un bouleversant livre de photographies... Et comme ce métier nous intrigait, nous avons posé 5 questions à Komomo, rien que pour vous. Immersion.
"Mon journal de geisha"Photos de Naoyuki Ogino, textes de KomomoEditions Aubanel 144p., 29
A quoi ressemble votre journée type ?
Durant la journée, en général je fais du sport et je m'entraîne à la danse, le soir je commence à me préparer pour les soirées (Ozashiki) et la nuit, je participe aux fêtes.
Toutes les photographies sont de Naoyuki Ogino.
- Qu'est ce que ça signifie, être une geisha ?
Kyoto est une ville où la culture traditionnelle est très respectée et être une geisha dans cet environnement-là me rend très fière. J'apprends beaucoup de choses ici, que je peux enseigner aux clients, et à l'inverse apprendre beaucoup d'eux. C'est une carrière extraordinaire qui a beaucoup de sens.
- Pourquoi avez-vous choisi de devenir une geisha ?
J'étais très intéressée par la culture japonaise, je voulais l'apprendre et m'immerger dans ce monde de traditions.
- Comment et en combien de temps peut-on devenir une geisha ?
Après avoir été diplômée de l'équivalent du lycée, j'ai commencé un apprentissage de 6 mois (Shikomi) pour devenir Maiko ("apprentie geisha") dans une maison de geisha (Okiya).
Durant cette période, on ne participe pas aux soirées, on ne fait que s'entraîner à la danse japonaise et aux coutumes de Kyoto.
Après avoir été Maiko pendant cinq ans et demi, j'ai pu participer aux soirées, continuer à m'entraîner et devenir une Geiko (Geisha à Kyoto).
- Quel est votre produit de beauté préféré ? Avez-vous des astuces beauté pour les adorables ?
Déjà, il faut savoir que le maquillage blanc que l'on voit sur les visages des geisha n'est pas ce que les femmes japonaises utilisent généralement.
Même au Japon, à part nous et les acteurs Kabuki, personne n'utilise cette crème blanche.
Par contre, au quotidien, mon dernier coup de coeur cosmétique est la marque bio "Chidoriya" qui a été réimportée au Japon après avoir été lancée à New-York par la grande soeur de ma Otokoshi (ndlr : Otokoshi est une personne professionnelle qui aide les geishas à s'habiller avant les soirées).
Mais je pense que la confiance en soi est aussi importante que le visage d'une personne ou son comportement.
Quand je participe aux soirées avec l'"uniforme" de la geisha (le kimono formel), je peux me comporter très naturellement avec toute ma confiance en moi face aux clients, alors que ce n'est pas le cas quand je suis habillée normalement.