L'avantage de travailler en indépendante, c'est qu'on n'a pas un patron. L'inconvénient, c'est qu'on en a plein !
Dans le lot, j'en ai eu une, du type rottweiler croisée avec Miranda Priestly, l'horrible rédactrice en chef du Diable s'habille en Prada.
Situation (vécue) number one :
Deuxième jour de stage. J'arrive dans le bureau, personne n'est là, sauf elle. Moi : "Bonjour xxx !" (l'auteur tient à préserver l'anonymat de l'accusée). Elle : "..."
Ce que j'ai fait : rien. En fait, si. J'ai imaginé plein de choses. Du genre elle me déteste. Déjà. Elle m'a toujours détesté. Et moi je déteste qu'on me déteste. Je vais lui ramener des macarons Ladurée demain et peut-être qu'elle m'aimera. Un peu.
Ce que j'aurai du faire : appliquer le commandement number one : "Tu ne croiras pas"Vous avez un sixième sens aiguisé qui vous permet de ressentir plein de choses. Bien. Du coup, vous passez votre temps à interpréter, analyser, imaginer, inventer, et tirer des conclusions hâtives. Pas bien. Le danger des croyances, c'est de les transformer en certitudes. L'intuition ne devrait être qu'un signal d'alarme pour vous inciter à vérifier.Vous croyez qu'elle (ou il) vous déteste ? Attendez, ne prenez pas la mouche ni la porte tout de suite, et vérifiez en entamant le dialogue simplement. Et poliment, de préférence.
Situation (vécue) number two :
Elle : "J'aurai besoin pour cet après-midi des quatre dossiers que je t'ai confiés hier. Mais le plus urgent c'est que tu prépares la réunion de tout à l'heure. Fais vite parce qu'il me faut à la fin de la journée tes trois interviews bouclées."Ce que j'ai fait : Moi : "Oui oui pas de souci." Et si j'ai un peu de temps j'irai récurer les toilettes après. Ce que j'aurais dû faire : appliquer le commandement number two: "Tu seras sincère"Dommage que ce ne soit pas une épreuve du bac parce que c'est aussi essentiel dans le travail que de savoir se servir d'une souris d'ordinateur. Apprendre à manier la sincérité et la retenue, c'est mettre toutes les chances de votre côté pour mieux vivre avec des personnalités difficiles au bureau. Ainsi, un simple "J'aurais aimé pouvoir faire tout ça mais objectivement je ne pourrai pas y arriver dans la journée. Je fais au mieux et au plus vite, et je te tiens au courant de l'avancement de mon travail", ça ne coûte pas cher, et ça peut rapporter gros...
Situation (vécue) number three :
Moi : "Excuse-moi, peux-tu me dire comment on fait pour scanner un document ?"Elle : (regard ahuri, adressé à tout le bureau, à la recherche d'une approbation des autres) Vous avez entendu ce qu'elle a dit la petite ? Elle sait pas comment scanner un document ! C'est bien la peine d'avoir fait une école ! Bah alors celle-là c'est la meilleure de l'année, c'est bien la première fois que je vois ça !"Ce que j'ai fait :
Je me suis retournée et j'ai laissé trois grosses larmes rouler et tâcher mon nouveau cahier à spirales.
Ce que j'aurais dû faire : appliquer le commandement number three: "Tu seras courageuse"Etre courageux, dans le travail, c'est n'avoir peur ni de la communication, ni des émotions, ni des décisions. Attention : le courage ne doit pas être confondu avec l'arrogance ! Faire preuve de courage consiste à trouver le moment opportun pour dire la phrase opportune : celle qui n'agresse pas, mais tire les choses au clair, qui n'accuse pas, mais remet les choses à plat. Quelque chose du genre : "C'est vrai que je n'ai jamais appris à scanner mais je ne demande qu'à savoir faire, alors si tu avais le temps de me consacrer 2 minutes pour me montrer, je n'aurais pas besoin de toi la prochaine fois. Sinon, je peux tout à fait demander à quelqu'un d'autre".
