Je suis fan de Renaud depuis mon adolescence.
Quand j’avais seize ans, mes copines étaient plutôt folles de Patrick
Bruel, alors que moi j’allais voir les concerts de la « chetron sauvage »
et j’agitais mon briquet allumé.
Quand j’étais petite, j’ai adoré les albums « Morgane de toi »
et « Mistral Gagnant ». Aujourd’hui, je continue à les écouter
souvent.
J’ai été ravie que Renaud sorte un nouvel album. Ses chansons récentes ne
me passionnent pas autant que les anciennes, mais il y en a deux qui m’ont bien
plu.
D’abord, il y a « Ta batterie ». Le chanteur parle de Malone,
son fils, qui fait du bruit avec la batterie qu’il a reçue pour son anniversaire.
On sent à quel point Renaud aime son fils et il est bienveillant avec lui. Renaud
n’a quasiment pas de voix, il parle plus qu’il ne chante, mais ça ne l’empêche
pas d’exprimer toute son émotion. Quand il dit « tape, tape », Renaud
montre combien il aime voir son fils s’exprimer. Je crois que le chanteur
exprime aussi son désespoir, celui de l’enfance perdue, un thème qui revient souvent
dans ses chansons.
Dans un tout autre registre, il y a « Pour Karim, pour Fabien »,
un slam écrit pour Karim Zaïdi et Fabien Marsaud (Grand Corps Malade). Là on
retrouve un Renaud plus ironique, plus rigolo, un peu moqueur, mais toujours
bienveillant. C’est si bien écrit et très marrant. C’est vrai que les slams
expriment beaucoup de choses mais manquent souvent d’amour et de sexe.
Renaud le résume avec sa manière unique : « Vous parlez de la
lutte pour des vies moins tragiques, mais jamais des turluttes, derrière la
basilique ».
Et à un moment il dit : « plutôt qu’poétiser fraternité,
marmots, dites-nous quand vous niquez, si elles crient ‘Renaud’ ». Là j’ai
bien rigolé et je me suis senti un peu concernée…
