Je n'ai jamais été aussi fière d'être Française qu'au cours des derniers jours. Cet article pourrait ne contenir que cette simple phrase, mais après une semaine terriblement difficile, j'ai (encore) besoin de mettre des mots sur mes émotions, pour commencer à faire mon deuil de Charb, Tignous et les autres.
Mercredi, j'ai pleuré plus que je n'avais jamais pleuré, j'avais mal comme je n'avais jamais eu mal. On s'en prenait à mon métier, à ma France, à ma liberté d'expression, à tout ce que je croyais. Mais dès mercredi soir, j'ai eu du baume au coeur.
Le premier rassemblement à Bastille était lourd d'émotion, de silence, de pleurs et de douleurs. Mais la solidarité, le fait de tous partager le même fardeau, m'a fait un bien fou.
Un bien encore renforcé par la manifestation de dimanche. Une marche républicaine sans accroc, dans la dignité et le respect. 3,7 millions de personnes en France. Des bébés comme des vieillards, des femmes comme des hommes, des catholiques comme des juifs, comme des athés, comme des musulmans. Tous, main dans la main, même avec la police.
On a beaucoup marché, beaucoup piétiné, pas beaucoup parlé. Un silence qui valait pourtant plus que bien des mots. Il y avait beaucoup d'unité, dans ce rassemblement. Et même si je suis triste de me dire qu'il a fallu 17 morts pour en arriver là, je suis fière de voir que la France puisse marcher main dans la main comme ça.
A condition que demain, on n'oublie pas tout ça.
Alors, merci. Merci pour la solidarité. Merci pour Charlie. Merci de m'avoir rendue une fois de plus fière de mon pays.