En ces jours sacralisés par une horde de fanatiques pucelles
à l’hymen soudé, je n’entends que des réflexions et discussions incessantes sur
50 shades of Grey. Et lorsqu’enfin mes oreilles reprennent un air d’intelligence,
on me rabote le tympan au rythme de la St Valentin.
Au diable cette semaine interminable où les seuls mots
sortant de la bouche de tous résonnent comme un appel à l’amour et au sexe.
Alors, enfermée dans un monde qui ne semble plus être le
mien, j’exprime ma haine auprès de vous, blogueuses, journalistes, et citoyens du
peuple en tout genre, que j’aime d’habitude tant. S’il vous plait, arrêter d’écrire,
parler, manger, dormir, vivre pour 50 shades of Grey ou la St Valentin.
Cette semaine ressemblait à une déclaration d’amour au sexe.
Alors que moi, célibataire endurcie, je résistais pour ne pas lire 50 shades of
Grey, ne voulant pas soumettre mes hormones à l’insoutenable, j’entendais d’un
autre coté les amoureux de la St valentin préparé leur weekend romantique. Quelle
tyrannie ! D’un côté, j’entendais les pratiques sexuelles sauvages d’une vierge effarouchée
sadomasochiste et de l’autre l’amour passionnel d’un jeune couple prochainement
soumis à une dispute fatidique. Alors bien sûr, vous voir m’amuse, moi qui suis
si loin de tout ça.
D’abord, il y a toi, trentenaire libérée qui a lu les livres
de 50 shades of Grey 3 fois avec ton meilleur ami Luc, ton sextoy, le seul et l’unique
capable de t’offrir du plaisir. Toi, tu cries sur tous les toits que l’amour « It’s
sucks » et que la St Valentin c’est pour les ringards.
Mais il y aussi toi, la meilleure amie, celle qui est en
couple depuis 10 ans déjà mais qui ne cesse d’aimer son « loulou gros chat »,
qui continue de fêter cette date emblématique que d’autre considères commerciale
et has been. Bien sûr, tu prendras 300 photos avant, pendant et après la St
Valentin, avec des # plus improbables les uns que les autres, terminant
toujours tes phrases par un petit cœur. Jamais tu n’as lu 50 shades of Grey,
parce que dieu merci, ton « loulou gros chat » est monté comme un taureau
et te fait grimper aux rideaux #conasse.
Puis il y a toi, la pire, celle qui me fait mourir, celle
qui attends le film comme la venue du messie et qui en plus à l’intention d’aller
le voir le jour de la St Valentin. Toi, qui samedi soir sortira sa plus belle
robe cachant tes petits bas en dentelle et ta culotte sexy. Toi qui n’attends
qu’une chose : tripoter ton mec dans la pénombre d’une salle de cinéma.
Toi qui finalement manque d’inspiration. Toi qui, avoue le, est une grosse
coincée qui aurait peur rien qu’à la vue d’une simple paire de menotte.
Et il y a moi, moi qui n’aime ni la St Valentin, ni 50
shades of Grey. Moi qui n’ose même pas jeter un œil sur la couverture par peur
de regretter, moi qui me persuade détester les fleurs et les bons restaurants
en amoureux. Oui, il y a moi. Moi qui n’en peux plus de voir mon Facebook, mon Instagram,
mon twitter, mon MSN, mon fax envahis de vos putains d’articles sur « comment
faire des cupcakes en forme de cœurs ? » ou « Comment le masochisme est
devenu une norme sociale depuis 50 shades of Grey ? » (True story
guys). STOP, messieurs, mesdames Surtout mesdames. Et par pitié, arrêter de
vous croire originaux en écrivant des billets sur « Pourquoi je ne fêterais
pas la St Valentin ? » ou « Pourquoi je n’irais pas voir 50
Shades of grey ? ». C'est nul. Et en plus, on le sait que les
articles haineux c'est juste parce que t'es une grosse jalouse qui va
fêter son samedi soir toute seule devant une version streaming pourrie
de Fifty Shades of Grey parce que tu n'as même pas 10 Euros à mettre
dans un ciné. Non, vraiment, les articles haineux c'est pas bien.
Heureusement, moi, je résiste tel mon grand-père en période
de guerre. Moi je ne suis pas ce mouton commercialisé soumis à
l'excitation générale devant quelques abdos bien marqués ou devant une
bague de diamants étincelants. Non, moi, c’est certain,
vous ne m’y méprendrai pas, tout ça ne m'atteindra pas. Et surtout,
surtout : je n’écrirai
jamais d’article sur Fifty shades of Grey et la St Valentin. Jamais.