Vendredi 23 janvier, 9h30, le jour J est arrivé. Sous une pluie battante, Maison & Objet se prépare à accueillir ses milliers de visiteurs.
Moi, je me prépare psychologiquement à affronter cette journée qui, à chaque fois, me fâche sérieusement avec tous les muscles de mon corps.
Car à côté, le premier jour des soldes dans les grands magasins, pff, c'est de la rigolade ! Un chiffre pour vous le prouver : Maison & Objet, c'est 123 000 m2 de stands, soit près de 20 terrains de foot (j'ai jamais su pourquoi mais ils calculent souvent en terrains de foot à la TV). Ma mission aujourd'hui : parcourir le tout, ou presque. Pour cela, j'ai huit heures devant moi. Ou plutôt quatre, une fois enlevé le temps passé à savoir 1/où je suis, 2/où je veux aller, 3/par où passer. Voilà ce que je retiens de cet exploit.
Une tendance
Premier contact avec les exposants et premier constat : ça flashe ! Comme une bonne claque à la crise.
En 2009, on va voir la vie ou en tout cas la déco en couleurs.
Je ne vous parle pas du vert frais ou du bleu ciel que l'on voit débarquer systématiquement à quelques mois des beaux jours. Non ! Je veux dire de la couleur qui éblouit, qui claque... qui en jette, quoi. Du rose fuchsia, du turquoise, du jaune, du rouge, de l'orange. Le tout est décalé, ne se prend pas trop au sérieux et donne le sourire. Je poursuis enthousiaste.
Visuel : Fillioux & Fillioux
Un homme
C'est le grand Karl (Lagerfeld, bien sûr) qui a été désigné créateur de l'année par le salon. Mais moi, je penche plutôt pour un autre :
Jean-Charles de Castelbajac ne s'en est jamais caché, la déco, il adore ! Et les fans de déco le lui rendent bien.
L'air de rien, JCDC est présent à peu près partout à Maison & Objet : il crée de la vaisselle (pour Deshoulières), des nappes qui vont avec (pour Garnier-Thiébaut), mais aussi du papier peint rigolo (pour Lutèce) et cette saison, une collection de meubles de jardin pour Fermob. Tout ça, avec plein de couleurs et de bonne humeur, à des tarifs abordables. J'adore.
JC de Castelbajac nous fait prendre l'air sur le stand de Fermob.
Des bonnes nouvelles
L'heure est au métissage. Les créateurs réinterprètent et mélangent les genres à qui mieux-mieux. Ca donne des résultats souvent inédits. Je découvre ainsi qu'une louche peut tenir toute seule chez Villeroy & Boch, que Diesel fait du linge de maison plutôt canon et qu'on peut faire du parquet super écolo en lin. Surtout, je retrouve un amour de jeunesse : le seau à glace orange de mon enfance vient d'être réédité par Guzzini pour moins de trente euros. Je commence à boitiller mais je frôle le bonheur.
Style ancien et couleurs modernes : un cocktail... aérien chez Hanjel (Visuel : Francis Amiand).
Du rêve en pagaille
Je débouche sur un hall incroyable, aux stands opulents et gigantesques. Car entre design ultra hype et luxe débridé, Maison & Objet, c'est avant tout du rêve. Côté voyages immobiles, cette année, je m'offre une chambre à Venise et une terrasse sur la banquise. Ca en jette, non ?
Aller-retour à Venise avec Bassetti.
Manque plus que les pingouins sur la banquise de Gandia Blasco (Visuel : Francis Amiand).
Côté féerie, je croise un fauteuil de trois mètres de haut, le lit gigantesque de la Belle au Bois Dormant et un peu plus loin, les pommes géantes qui vont avec. Tripant : je suis à deux doigts de me prendre pour Alice au Pays des Merveilles ! C'est le signal. Faim, fatigue et maintenant hallucinations... il est temps de rentrer. Dehors il pleut, c'est gris, c'est glauque.
Alors moi, c'est décidé, la tendance technicolor, je l'adopte tout de suite.