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Mais où est donc mon instinct maternel ?

Mais où est donc mon instinct maternel ?

Les enfants j'aime bien, mais avec modération.

Il y a quelques années, la tendance était à la femme
indépendante, working girl super classy et parfois même célibattante assumée.
On célébrait les Carrie Bradshow, les filles libres à la sexualité décomplexée ;
celles qui s'assument financièrement et n'existent pas seulement à travers leur
famille.Et bien mes chers, j'aurais mieux fait d'êtretrentenaire lors de la décennie précédente ! Car en plus d'être une piètrecuisinière adepte de plats préparés alors que s'affiche la mode « healthy »à tout bout de champ, en plus d'avoir le potentiel de femme d'intérieur d'uncalamar, je n'ai pas d'instinct maternel. Mais genre, pas du tout. J'ai longtemps essayé de comprendre pourquoi :fille unique, pas de petit cousin ou de petite cousine à pouponner lorsquej'étais enfant ou ado, voici qui devait peser dans la balance, non ? Mais àbien y réfléchir, je me suis dit que c'était surtout une question de caractère.Certaines copines, elles aussi filles uniques, s'extasiaient déjà à 18 ansdevant un bébé, comme si ça coulait de source. Et moi à cette époque, toujoursrien...Je me souviens pourtant m'être dit que çam'arriverait aussi. Ma mère me parlait de l'horloge biologique qui tourne, ducap des 28-30 ans si important chez les femmes. Il n'y avait pas de raison pourque je ne sois pas touchée, de même que les autres. En vrai, je crois surtoutqu'elle était désespérée que je me désintéresse autant de l'idée de lamaternité. Mais à 18 ou 20 ans, ce n'était pas bien grave il est vrai. Chacuneavait d'autres priorités, que ce soit les études ou les mecs. Et somme toute,je me fondais très bien dans la masse.Et puis il y a eu l'étape des 25-30 ans. Parmimes meilleures amies, certaines ont annoncé qu'elles attendaient un enfant eten étaient folle de joie. Les autres, encore célibataires, les admiraient etenviaient leur vie. Quant à moi, je me suis surprise à penser de mes copinesenceintes « Heureusement que je nesuis pas à leur place ! ». C'étaitune réaction tellement peu commune de la part d'une femme que je m'en suistrouvée abattue. Je me sentais en marge, je trouvais ma pensée si peu glorieuse… Maispourquoi donc n'étais-je pas « comme les autres » ?Les maternités successives de toutes mes copinesn'ont rien changé. Aller les voir à la maternité, tenir des nourrissons dansmes bras, donner le biberon... Oui, je savais faire. J'ai dit « Félicitations »et « Oh qu'il est mignon » à tour de bras. J'ai souri, j'ai étépolie. Mais de là à bêtifier, trouver un bébé à croquer, et balancer la célèbrephrase (qui m'échappe complètement) « On en mangerait ! », non. Ça jene peux pas. Je ne le pense pas.Je suis de celles que les mamans détestent. Jene trouve pas les nouveau-nés particulièrement beaux et, si je dois fairepreuve de gâtisme, c'est surtout envers les bébés animaux qui eux, sont loin de me laisser de marbre. Je reste complètement interloquée que l'onpuisse aimer autant parler pipi-caca pendant des heures avec d'autres mamans,tout partager sur les réseaux sociaux comme s'il y avait là un prodige, nevivre qu'à travers son rôle de mère sans autre identité possible. Et parce que je pense comme ça, je me fais tapersur les doigts...Moi qui songeais naïvement dans ma jeunesse queles différences nous rendent belles et sont pleinementacceptées en ai pris pour mon grade ! Je vous passerai les insultes mais enbref, on m'a tout bonnement dit que je n'avais « pas d'âme ». Ne pasvouloir d'enfants faisait de moi un monstre, une vilaine personne dépourvue desensibilité et d'humanité. À ce moment là, peu importait à ceux quim'accusaient que je m'intéresse à un nombre inconsidéré de choses, que jechérisse les émotions plus que tout et m'investisse corps et âme dans desassociations. Je n'étais ni humaine ni une femme. J'étais laide. Point.C'était extrêmement réducteur. Et blessant aussi. Moiqui ai toujours lutté pour ne pas céder à la pression sociale ai subi ma luttede plein fouet ! Je m'étais toujours bien comportée avec les choix des autreset voilà qu'en exposant un avis contraire, je me faisais lyncher sans autreforme de procès.On a beau dire, c'est éprouvant. De quel droitautant d'intolérance ? Je fais de toute évidence partie de ces moins de 10% de femmes qui n'ont pas d'instinct maternel. Et alors ? Et alors c'estexcessivement mal vu par notre société. Même en 2015, une femme doit enfanteret aimer ça. Si elle choisit un autre chemin, c'est peut-être son droit maiselle s'en prendra plein la figure. Les minorités qu'ils disaient…Au milieu de tout ce brouhaha, une amie enceinteil y a un an, m'a redonné un peu d'espoir quant aux jugements hâtifs. Alorsque toutes affirment a-do-rer leur grossesse, elle a eu le mérite de dire touthaut ce que beaucoup pensent tout bas. Non ce n'était pas si cool. Non elle nes'est pas sentie épanouie. En tant que maman aujourd'hui, elle m'a confesséeque la surenchère des autres mères sur Facebook et compagnie l'indisposaitvraiment. Elle admire sa fille au plus haut point et reconnaît volontiers soncôté gaga où l'envie de la prendre toutes les 2 minutes en photo. Je trouved'ailleurs ça normal et tellement humain ! Mais elle revendique également sonbesoin d'avoir des conversations adultes et ne pas être tout le temps entrecouches et bave avec un émerveillement sans faille. Elle ne comprend paspourquoi il se produit un tel revival de la femme au foyer, reléguée derrièreles fourneaux, avec un plumeau dans une main et les enfants dans l’autre (imagenon contractuelle bien sur). Et elle-même s'est faite remonter les bretellesquand elle a évoqué la crèche et l'envie de reprendre sa vie professionnelle.Avec elle, j'ai pu aborder tous les sujets sanstabous. Mon opinion ne l'a pas choquée, mes propos ne lui ont pas semblé péjoratifsoutre-mesure. J’ai ma façon propre d’appréhender la vie, voilà tout. Ellem'a même avouée craquer elle aussi bien plus sur les bébés chatons que les nourrissons;et d'ajouter en riant « quelle mère horrible je fais ! »Pourtant, c'est loin d'être une mère horrible.Aimante, attentionnée, objective. J'ai trouvé particulièrement intéressant lepoint de vue d'une maman qui ne va pas vous déprécier pour la seule et uniqueraison que, contrairement à elle, vous ne l'êtes pas ni ne le souhaitez. Ellessont nombreuses les mamans comme ça, bienveillantes au possible, et c'est heureux pour les filles comme moi. La pressionest soudainement retombée : je n'étais pas ce monstre qu'on voulait me fairecroire. Sans en avoir douté, les propos durs, à commencer par ceux de ma proprefamille, m'avait pesée puis assommée. Comment réagit-on lorsqu'on n'est pascelle que les autres attendent ? D'un coup, tout était plus limpide.Aujourd'hui, j'ai 30 ans, un mec bien à mes côtés,un appart' accueillant... et pas d'enfants. J'ignore si j'en aurai un jour. Il nefaut jamais dire jamais, n'est-ce pas ? Pour le moment, je sais simplement quecette vie-là n'est pas pour moi. Je trouverais ça drôlement égoïste (et cruelpour ma future progéniture) de faire un enfant pour répondre à la pressionsociale et satisfaire tout le monde alors que je n'en ai pas envie !Je n'ai rien contre les mamans, bien aucontraire. En prenant de l'âge, je les admire plus qu'avant car je réalisequ'elles accomplissent un travail dont je serais précisément bien incapable. Jen'ai rien contre les enfants non plus. Il semblerait même qu'ils apprécient macompagnie et ma façon cash de leur parler. J'ai appris à faire fi desremarques, à assumer mon manque d'instinct maternel sans honte. Ce n'est pas unetare, juste une particularité, et n'en déplaise à certains, je ne compte pasm'en excuser. Quant à ceux qui m'acceptent telle que je suis, ils sont sanshésitation les bienvenus dans ma vie. Et vous, comment êtes-vous avec les enfants ?Avez-vous connu ce manque d'instinct maternel ?

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1 commentaire
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Anonyme  Le 29/07 à 13:35

pour moi, ce serait inconcevable d'être mère au foyer. Je veux continuer à travailler et avoir une vie sociale normale. Je comprends le sentiments de ne pas vouloir d'enfants, c'est un obstacle à son épanouissement personnel mais les réactions des gens sont normales et çe me choquerait que ce soit autrement. Après tous, le but de tout être vivant et de se reproduire pour pérenniser l'espèce