Encore une, vous dites-vous ? Encore une blonde, certainement une Marilyn ou une Pamela, femme-enfant fragile ou bimbo décolorée, encore une qui se prend pour une artiste en capturant des couchers de soleil avec son téléphone portable !
Lee Miller en mode majeure
Erreur ! Non seulement parce que Elisabeth Miller n'a jamais eu ce genre d'engin entre les mains - elle est née en 1907- mais surtout parce que si elle a effectivement commencé sa carrière comme mannequin-vedette du Vogue américain, cette fille n'a jamais rien eu d'une étoile filante écervelée. Mélange de Laetitia Casta et de Claudia Schiffer, elle est le LE modèle parfait pour les grands photographes de la fin des années 1920. Sans être ronde, elle a des formes, des traits réguliers et la coupe de cheveux courte des "flappers", les "fashion victims" de l'époque.
Mais contrairement à Kate Moss, Lee, commence à avoir du "Vogue à l'âme" au bout de 3 ans seulement au top.
La femme surréaliste
Même pas encore flétrie ! Elle part donc pour Paris et devient l'assistante d'un grand photographe du mouvement surréaliste, Man Ray. Il a 20 ans de plus qu'elle, ce qui n'empêche pas Lee de devenir sa muse en même temps que sa maîtresse. Leurs liens sont si étroits qu'ils mettent ensemble au point le procédé photographique de solarisation. Lee a un goût inné pour les photos fortes. Un jour, elle saisit le mouvement d'une main sur une poignée de porte, ce sera La main qui explose. Un autre, elle se procure un sein issu d'une ablation chirurgicale et le photographie posé sur une assiette et entouré de couverts tel un uf au plat.
La main qui explose v. 1930
La femme solarisée, Paris 1930