Cela fait quelques lustres que la Comédie-Française "relit" ses classiques en les déshabillant de ses perruques et robes à panières pour nous jouer Molière en petite robe années 30.
Parfois, ça passe. Parfois, ça casse.
Ce "Mariage de Figaro"-là est for-mi-dable.
Tout ici, est vif, rapide, virevoltant, insolent de gaîté, de charme et de culot, ce qui valût à la pièce de Beaumarchais de se faire vite censurer en 1784.
Aujourd'hui, on aime la liberté de ton de Figaro, le valet qui dit tout haut ce qu'il pense, et les ruses de Suzanne, capable de défier le comte libidineux qui en pince pour elle.
Etre libre donne la pêche, et c'est bien ce que le metteur en scène Christophe Rauck (issu du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine) a su insuffler à ses comédiens. Laurent Stocker, en petit gilet à carreaux et cheveux hérissés à la Tim Burton, est remonté comme la pendule de Beaumarchais, horloger à ses heures.
Il joue sur un rythme endiablé, alors que son épuisant monologue l'attend à la fin de la pièce.
Retenez le nom de ce jeune comédien, il va devenir grand.
Quant à sa Suzanne, Anne Kessler, elle est bien pétulante . On aime aussi le petit Chérubin à survet'à trois bandes (Benjamin Jungers) et l'humilié Michel Vuillermoz, comte ridicule à souhait.
Bref, on dit "oui" à ce Mariage!
Comédie Française En alternance jusqu'au 27 février. Tél : 0 825 10 16 80. De 5 à 37 euros.
Ariane Dollfus