Doté d’une apparente légèreté et d’un style littéraire fluide et agréable, l’auteur n’en demeure pas moins un éternel angoissé qui nous fait part de ses peurs et obsessions, mais toujours avec humour. On aime l’imaginer tendre et sensible lorsqu’il évoque le couple et les sentiments amoureux, l’une de ses thématiques cultes. Mais c’est encore par le biais de son imaginaire extravagant qu’on l’apprécie le plus.
David Foenkinos continue donc de distiller son talent de romancier depuis plusieurs années à travers de petites perles comme Lennon (2010), sorte de biographie fictive, ou encore Je vais mieux (2013), à l’intrigue aussi émouvante qu’improbable. Mais qu’en est-il de Charlotte, son tout dernier ouvrage paru en août dernier ?
Sélectionné à la fois pour les prix Goncourt et Renaudot, ce roman est le 13ème de l’auteur et retrace la vie de Charlotte Salomon, une artiste-peintre morte assassinée à 26 ans durant sa grossesse. David Foenkinos revient ici sur une enfance difficile jonchée d’épreuves et de drames, de passion et d’inventivité.
Mais le génie de Charlotte est de permettre la confrontation entre la dimension tragique et l’aventure de toute une vie. Le roman aborde tant l’amour que l’art et, malgré de nombreux passages sans équivoque sur la dureté de l’existence, met en avant une évolution permanente basée sur la création et le moderne. De la sorte, David Foenkinos nous sert un véritable condensé d’espoir et nous livre d’avantage une quête qu’un portrait, au moyen de mots qui ne déçoivent jamais. De quoi aborder cette rentrée littéraire avec une vraie délicatesse (ce qui tombe plutôt bien si l’on en croit son roman éponyme) ; et souhaiter à l’écrivain un succès mérité, voire une future adaptation cinématographique.