Le ski, c’est le sport par excellence que tout le monde aime
ou a envie d’essayer. Une certaine idée du bonheur à base de pistes enneigées,
chalet cocooning et tartiflettes...
Sauf que si je m’accorde à être partante pour les deux derniers points,
j’affiche un non catégorique pour tout ce qui concerne le ski. De fait, on m’a
souvent dit que « je ne savais pas ce que je manquais » alors que je
le sais très bien au fond : je manque au pire quelques fractures bien
douloureuses et un retour de vacances forcé via Europ Assistance. Au mieux, un
bronzage peu esthétique. Personnellement, ça ne me manque pas trop, merci.
Je vois déjà les mauvaises langues accuser ma maladresse
légendaire (et il y aurait une part de vérité) sauf que sincèrement, outre la
session vertige-de-fou sur le télésiège, je ne vois pas du tout l’intérêt de
m’équiper de spatules ingérables aux pieds et passer ma journée à
monter-descendre-monter-descendre sans discontinuer, le tout avec un forfait de
remontées mécaniques hors de prix. En vrai, je trouve plutôt l’idée d’un ennui
mortel. Et comme dirait Henri Salvador, un artiste tellement de mon époque,
« moi j’préfère la marche à pied ».
On me susurre dans l’oreillette qu’en fait, marcher dans la
neige n’est pas pratique. Et que le ski sert à glisser... Moi, j'ai sans
doute du glisser un peu de trop. Et si je n'ai pas ressenti l'adrénaline,
c'est parce que se prendre des sapins, ça rend forcément idiot. Quant à l’acte sportif en lui-même, je n’ai rien contre,entendons-nous bien. Mais les dérapages (plus ou moins) contrôlés n’ont d’autreeffet bénéfique sur ma petite personne que de celui mettre tous mes tendons enalerte.
Non parce que le ski n’est pas un réflexe naturel en
soi : dans la vraie vie, tu ne zig-zag pas volontairement pour te déplacer
ni ne décides de rentrer les genoux au maximum lorsque tu veux freiner. Tu n'esquisses pas de petits mouvements de jambes fugaces juste pour te la péter;
du moins, pas que je sache. Pire encore, tu ne portes pas de chaussures qui te confèrent
la démarche du manchot empereur amoureux. (c’est plus mignon sur un manchot)
A lire de tels griefs, on pourrait bien s’imaginer que je ne
suis jamais allée à la montagne de ma vie et que je fais juste ma grosse
jalouse. En fait, c’est tout l’inverse. Je crois bien qu'à l'âge de deux ans,
mes parents m'y emmenaient déjà. Et c'est tout naturellement qu'un an plus
tard, j'exhibais, fière et assurée, mes tous petits skis au jardin d'enfants et
ma médaille « ourson », dernière image d'une fragile vocation...Je suis peut-être une exception alors mais leski, très peu pour moi. Rien qu’avoir ma deuxième étoile a été un superbeexploit ! Je laisse la neige, la glisse et la vitesse aux autres bienvolontiers. En ce qui me concerne, c’est un désaccord mutuel et assumé. Lamontagne aujourd’hui, je la fréquente plutôt l’été.
Et vous, êtes-vous skieuse émérite ou Bridget Jones refroidie
?