D’ordinaire pas très branchée polar ou action (encore plus
s’il s’agit de films français), je n’ai toutefois pas hésité à aller voir La
French sitôt que j’en ai eu l’occasion car je n’aime pas particulièrement
rester sur mes idées reçues…
Pour celles qui vivent dans une grotte, La French est
un film policier de Cédric Jimenez, dans les salles depuis le 3 décembre,
inspiré librement de la confrontation entre l’organisation mafieuse French
Connection et le juge Pierre Michel, dans les années 70.
Et alors ?J’ai plutôt bien fait de ne pas m’en tenir à mon refrain« j’aime pas les polars » car le film m’a tellement emportée que les2h15 sont passées en un éclair. A vrai dire, je craignais un scénarioplan-plan, des clichés à foison et des méchants un peu cartoon. Un drame surjoué en somme, mais force est de constater (ettant mieux) que j’avais tort.
Le casting, porté par un duo/duel au sommet est intelligent
et bien amené, plaçant la barre haute grâce au jeu remarquable de Jean Dujardin
et Gilles Lellouche : deux acteurs en totale confrontation qui ont, curieusement,
très peu de scènes en commun mais ne cessent de se chercher laissant le
spectateur se prendre au jeu. Les seconds rôles, quant à eux, permettent à
l’ensemble de gagner en caractère, en crédibilité et en piquant.
La French se pare, en toute logique, de retournements
de situation et de réparties cinglantes mais parvient à esquiver la caricature
et l’excès en tout genre. Au final, c’est une ambiance noire qui nous attend,
mais qui ose aussi (et ça c’est fort) quelques touches d’humour savamment
dosées. En bref, c’est bien fichu, l’intrigue tient la route, le rythme est
enlevé et le film fonctionne.
J’ai notamment aimé l’idée du réalisateur de penser à un
scénario basé sur le point de vue du juge Michel. Si La French Connection a
inspiré de nombreux films, il faut savoir en effet que ceux-ci se focalisaient
d’avantage sur le point de vue des américains ou des membres de l’organisation.
Ici, le résultat obtenu est tout à fait différent : il dépeint un juge
opiniâtre et entêté qui nous traîne avec lui dans sa guerre contre la French,
et c’est en cela également que le long-métrage ne manque pas d’audace.
Il reste que la famille du juge n’a pas validé le film en
tant que « biopic » mais puisqu’il est bien mentionné
« librement inspiré de faits réels », il ne me semble pas que cela
mérite une telle polémique. Le cinéma n’est-il pas fait pour nous changer
quelque peu de la réalité ?
Pour ma part donc, je vous le conseillerai vivement. Cédric
Jimenez signe avec La French un pari osé et réussi. Doté d’une ambiance
70’s (qui ravira les addicts du rétro)
et de plans somptueux sur la ville de Marseille, le film se fait à la fois thriller et divertissement mais demeure
toujours haletant. En bref, il a tout d’un grand.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221419.html