"Jeu, set et match"De Jean-Pierre BrouillaudEditions Buchet-Chastel176 pages - 14 euros
"Cette descente aux enfers à la fois tragique - car la vie du narrateur se délite peu à peu - et comique - en raison du caractère quelque peu surréaliste de son comportement - brille par sa dimension humoristique."
C'est quoi, ce bouquin ?
Les filles, accrochez-vous : c'est un livre qui parle de sport, et vous allez l'adorer.
Dans "Jeu, set et match", on fait la connaissance d'un mec bien sous tous rapports : prof de droit, équilibré, plutôt joli garçon, et passionné de sport... Aïe. Je précise : passionné de tennis. Ou plus exactement de Guillermo Vilas, l'ancien champion argentin.
Son nom ne vous dit rien ? A moi non plus. Et à sa femme à lui, pas grand-chose de plus. Mais comme elle l'aime, elle le suivra dans sa passion. Jusqu'au point de rupture : l'arrivée d'Internet dans leur home sweet home.
Au lieu de câliner sa femme, de passer du temps avec son fils ou d'aller donner des cours à la fac, il passe ses journées à traquer la moindre photographie du tennisman, à acheter les vidéos des matchs de la star et quantités d'anciens magazines allemands, argentins, anglais où il apparaît... Les enchères grimpent toujours plus haut et son compte en banque plonge toujours plus profond : c'est le début de la fin.
Ajoutez que bien évidemment sa femme s'en va leur fils sous le bras, et vous obtenez un mec seul, abandonné, pas rasé et nourri au soda.
Vous vous demandez en quoi vous allez adorer lire la descente aux enfers d'un mec qui aurait pu être votre père ? (Ce qui est donc potentiellement une histoire triste ?)
Ok, alors on vous dit pourquoi on adore :
Il est drôle : incisif, ironique, de mauvaise foi et difficilement défendable, mais vraiment marrant et attachant.
Il croit qu'il a trouvé le but de sa vie : c'est mignon, un homme qui sait pourquoi il est né.
Il exacerbe notre petit côté Mère Teresa : on a envie de venir l'aider, de lui montrer qu'une femme peut aussi être passionnante, surtout en jupette blanche !
Petit bonus :
On ne culpabilise plus quand on hurle parce que chéri-chéri passe des heures sur le net (ou devant le foot, barrer la mention inutile), on sait désormais vers quoi ça peut dévier.