La promiscuité avec les autres voyageurs me rend dingue. Leurs odeurs,leurs conversations, tout m’exaspère dans ce partage non consensuel.
Je déteste notamment ces gens sans gêne qui utilisent leurs téléphones
dont les touches bipent, ces cons qui passent leurs coups de fil comme s’ils
étaient seuls dans le wagon.
Je hais ces familles qui débarquent avec leurs enfants et prennent
place comme si le train entier leur appartenait. Je ne supporte pas ces parents
qui laissent leurs enfants faire tout ce qu’ils veulent sans jamais intervenir.
J’exècre ces personnes qui se raclent la gorge et le fond du nez toutes
les cinq minutes, ceux qui font des bruits de bouche, ceux qui se récurent le
nez, les dents ou les ongles en public. Ceux dont la toux si grasses qu’on
s’attend à tout moment de les voir dégobiller leurs poumons.
Celui qui pue les pieds ou la transpiration rance, celle tombée dans
le Chanel n°5 frelaté, celui qui sort son sandwich au pâté de foie à 8h du
mat’, la bande d’ado qui glousse sans interruption comme la troupe de vieilles
pintades qui rouspètent après les ados.
Je déteste cette proximité, je déteste les gens, je déteste le train.