Affamés, nous nous attablons sur la terrasse du refuge. 2446 mètres d'altitude : vue panoramique sur les montagnes en mode bronzette.
Il a réservé une suite à l'Hôtel Bellevue. Plus château que relais.
Haro sur la polenta !
Contre toute attente, je dévore mon assiette de polenta avec envie... Et je trouve encore une place pour une part de quatre-quarts aux pommes. L'altitude m'a transformée en louve. Mon homme ne perd pas une miette de ma soudaine voracité. Il sourit. Il a une idée derrière la tête...
Une sieste au soleil plus tard... Nous reprenons le chemin des sentiers, vers les 7 lacs. L'air est plus frais, le souffle se fait plus court. Au détour d'un pont de pierre, nous apercevons un premier lac. Miroir opaque et paisible du tranchant enneigé des cimes. J'étouffe les cris de ma paresse pour atteindre le lac des fées. Lorsque les gouttes viennent troubler la surface du lac, c'est que les fées sont en colère, il pleuvra alors sur toute la vallée.Mon courage n'ira pas jusqu'à 7... Il rebrousse chemin à la pensée d'une douche chaude et d'un câlin dans la flambée du poêle.
La soirée se prolonge sur ton de convivialité. Les randonneurs se sont rassemblés pour dîner. Je fais l'impasse sur la polenta. Point trop n'en faut. "Une salade, vous avez ?" Mon palais se rattrape avec les fromages valdotains, fontina et tome de chèvre, révélés par le tanin corsé du Fumin.La soirée se termine sur notes d'intimité. Rien que je puisse décemment vous raconter. Tous yeux rivés sur décolleté...
Vue plongeante sur le Grand Paradis.
J'ai été sage. J'ai passé l'épreuve randonnée sans râler. (Ou si peu). J'ai bien mérité une récompense. (C'est mon homme qui le dit). C'est à Cogne que ma faveur m'attend.
Après une ballade dans le jardin botanique (mon homme s'est découvert une passion pour les fleurs- espérons que je profite de cette nouvelle lubie), nous posons nos valises devant le Grand Paradis.
Pour me convertir aux plaisirs de la montagne, ses arguments sont de taille. Il n'a pas lésiné sur les moyens. Il a réservé une suite à l'Hôtel Bellevue. Plus château que relais.
Je n'arrive pas à détacher mon regard de la vue : herbes folles et fleurs sauvages dans une course endiablée vers les deux dents enneigées. Le Grand Paradis.
Mon émerveillement atteint des sommets à la découverte du spa, "La Valheureusa". Piscine, jacuzzi et cette vue qui toujours nous magnétise. Je craque pour le sauna aux effluves de camomille...
Mon homme m'entraîne dans le bain de Cléopâtre.
Une baignoire de cuivre dans laquelle bouillonne une décoction à base de lait et de miel de montagne. Deux coupes de champagne et une sieste alanguie sur un lit de foin plus loin... Mon homme abat sa dernière carte. Je capitule sans résister.