Le metteur en scène suisse Claude Stratz, directeur du Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) de Paris, est décédé mercredi soir à Paris à l'âge de 60 ans des suites d'une crise cardiaque, a-t-on appris jeudi auprès de l'établissement.
Né à Zurich (Suisse) le 7 mai 1946, Claude Stratz avait étudié la psychologie à l'université de Genève avec Jean Piaget avant d'enseigner la dramaturgie et l'interprétation à l'Ecole supérieure d'art dramatique (ESAD) de cette ville.
Assistant de Patrice Chéreau au Théâtre des Amandiers à Nanterre de 1981 à 1988, il avait pris ensuite la direction de la Comédie de Genève (1989-1999).
Ce passionné de pédagogie théâtrale a ensuite consacré une grande partie de son temps à deux grandes écoles, l'ESAD de Genève de 1999 à 2001 puis le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) de Paris, dont il a pris la direction en septembre 2001, succédant à Marcel Bozonnet.
Son nom restera attaché à près d'une trentaine de mises en scène, présentées majoritairement en France et en Suisse.
Claude Stratz a notamment abordé de grands textes de Büchner, Claudel, Max Frisch, Ibsen, Kleist, Pirandello, Synge ou Nathalie Sarraute ("Le Silence" et "Le Mensonge") sans oublier Euripide, Marivaux, Molière ou Shakespeare.
La Comédie-Française l'avait invité en 2001 à mettre en scène un "Malade imaginaire" de Molière qui a depuis beaucoup tourné. Claude Stratz avait aussi abordé la mise en scène lyrique en 2003 avec "La Bohème" de Puccini à l'Opéra de Lausanne (Suisse).
Dans un communiqué, le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, a rendu hommage à "un artiste complet et un brillant théoricien qui savait enseigner la dramaturgie et l'interprétation en transmettant la vérité des textes et le mystère des corps".
Son nom "était associé au répertoire classique et composait un ensemble harmonieux avec son charme radieux et l'extrême douceur de son personnage", a ajouté le ministre, qui estime que Claude Stratz "nous aura donné de nouvelles et, souvent, inoubliables raisons daimer davantage encore les grands auteurs et, à travers eux, lesprit éternellement jeune du théâtre".