Comment tombe-t-on dans la couture ?
J'étais maquettiste PAO... Or dans ma famille, toutes les femmes, ma mère, mes tantes, ma grand-mère, cousaient des vêtements, notamment pour moi. Mais sans en avoir jamais fait un métier. J'avais alors trois enfants, j'étais en congé parental et je n'avais plus envie de travailler sur ordinateur. Je me suis essayée à un peu de couture et j'ai aimé ça ! J'ai suivi une formation de couture, patronage et confection de vêtements, et voilà ! Je me suis lancée !
Pourquoi les vêtements pour enfants ?
J'avais du mal à trouver des choses qui me plaisait pour les enfants... Je savais que ce serait difficile de percer dans ce milieu, que ce serait le parcours du combattant, mais j'avais vraiment envie d'essayer. Et j'ai rencontré une jeune créatrice à Toulouse qui m'a montré que c'était possible.
Si je ne l'avais pas fait, je l'aurais regretté !
Et puis j'avais envie d'être indépendante, de m'organiser comme je le voulais.
Comment avez-vous commencé ?
Pour la première collection, qui est sortie cet été 2008, c'était assez angoissant ! J'ai travaillé pendant un an dessus. J'ai cherché des tissus, que je prends maintenant en Inde.
Quant au style, je le trouve en avançant.
Je regarde ce qui se fait. Pour les enfants, je ne pouvais pas faire n'importe quoi, ni oublier le côté pratique. Une fois la collection finie, j'ai envoyé des photos à plein de boutiques sur Paris, qui ont rapidement été intéressées. Puis M6 a fait un petit reportage sur moi dans 100% Mag et d'autres boutiques m'ont contactée depuis.
Qu'est-ce qui vous inspire ? Quelles sont vos préférences ?
J'aime tout ce qui est un peu rétro, les jupons de grand-mère, les vêtements d'autrefois pour enfants, le vintage, les dentelles...
Parfois c'est une couleur ou un tissu qui m'inspire. Parfois la mode pour femmes. Mes enfants aussi ! J'adore le vichy, les broderies anglaises, les petits motifs japonisant. J'aime aussi le noir pour les enfants. Je fais rarement de croquis, je travaille directement sur le tissu. J'y pense longtemps à l'avance, j'ai le modèle en tête. Souvent, le premier jet est le bon. En général, je soumets mes créations à ma sur et à ses filles, à ma mère... Leur avis est important, mais je fais quand même ce qui me plait ! J'aime bien aussi inventer des doudous et des chapeaux dans des tissus coordonnés.
Pourquoi Mademoiselle en jupon ?
C'est à cause de ma maman et de mes tantes qui m'ont chanté toute mon enfance la chanson de Julien Clerc qui dit "Jouez violons, sonnez crécelles - En souvenir des demoiselles - Des demoiselles aux longs jupons - Sonnez crécelles, jouez violons"... C'est un clin d'il à ma famille, et ça allait bien avec le style de mes vêtements.
Où trouve-t-on vos créations ?
On peut les commander en ligne sur mon site internet. Sur Paris, elles sont à Pic Nidouille dans le Ve arrondissement, chez Purée Jambon dans le XVIIIe, et chez Asticot dans le Xe. On les trouve aussi chez Un Monde Little à Bordeaux.
Comment vous voyez-vous évoluer ? Quel est votre rêve ?
Je fabrique tous les vêtements moi-même, de la création jusqu'à l'arrivée en boutiques. Et les gens apprécient que ce soit fait main et en France. Le succès est arrivé plus vite que je ne le pensais ! Il va falloir que je trouve des solutions. Pour grandir, il faudrait monter une équipe, et donc investir financièrement. Pour le moment, je ne conçois que des vêtements pour les filles de 2 à 10 ans, mais on m'en demande déjà pour les garçons, ainsi que pour les plus grands.
Mon rêve ? Avoir une boutique-atelier ici à Toulouse... Un jour peut-être...
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