Aller à la rencontre d'une créatrice de chaussures comme Annabel Winsip c'est comme parler musique avec André Manoukian : passionnant et lunaire.
Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier ou encore Stella Cadente, elle a beau avoir travaillé avec les plus grands ça ne lui suffisait pas, elle voulait créer sa marque. Jeune, ingénieuse et girly, c'est à grand coup de pieds d'humour qu'elle nous fait découvrir ses créations trendy.
Voyage au paradis de la shoes
C'est à vélo et en escarpins s'il vous plaît qu'Annabel arrive pour me montrer son bureau ou plutôt son parking souterrain ! Lieu inattendu, parfaitement designé et surtout rempli de chaussures.
Du rose, du liberty, des talons, des bottines... plus de doute possible, je suis au paradis.
Se présentent devant moi des paires de chaussures imaginées par une fille, pour des filles. On m'aurait donné un stylo et du papier à dessin je n'aurais pas fait mieux !Et quand je lui demande d'où vient son inspiration, elle me raconte l'histoire d'une paire de claquettes datant de son adolescence qu'elle a modernisé, colorisé, bref girlisé pour en faire une de ses pièces phares. Il n'en fallait pas plus pour que l'interview tourne en conversation.
"j'apprends qu'elle possède 200 paires de chaussures"
Crashtesteuse de chaussures
Dès lors, j'apprends qu'elle possède 200 paires de chaussures, qu'elle en a fait un mur et qu'elle teste toujours la qualité de ses créations en les martyrisant à pieds et à vélo. Oui, Annabel, elle, elle sait que les "chaussures poubelles" dont le verni, le cuir et les talons se détruisent au bout de trois semaines envahissent le marché. Elle-même a eu de mauvaises surprises avec une paire de ballerines très branchée dont le cuir métallisé s'est abîmé en moins de 24h. Dégoûtée et un peu agacée, elle s'est jurée que ça n'arriverait pas avec SES chaussures. Elle a donc eu la brillante idée de créer une collection en daim métallisé. Terminé les cuirs qui laissent des traces de pliures et le verni arraché à cause d'une plaque d'égout mal placé !