Je ne suis pas une « fan » d’Higelin, les années passant, il n’est même pas si fréquent que ça que j’écoute ses chansons. Pas si fréquent, mais toujours un peu quand même, rares sont les soirées un peu arrosées où on ne finit pas sur un petit « Champagne » quand la nuit a tenu ses promesses et qu’elle est belle. Pas si fréquent que je l’écoute, mais je ne crois pas avoir raté une seule de ses tournées depuis qu’on se connait. Il y a eu celle où (dans les années 90) adolescente, mon père venu me chercher m’avait attendu jusqu’à 2h30 du matin devant le grand Rex parce que le grand Jacques était en très en forme et que ma mère restée à la maison hésitait à appeler la police en ne nous voyant pas rentrer.
Et puis toutes les autres, une seule peut-être décevante où l’énergie manquait, au bataclan, des demi-lunes, un pupitre, un petit accident de parcours sans doute. Puis la dernière où à presque 75 ans, il a enchanté la salle pendant près de 3 heures, nous a remplis de son allégresse et de sa poésie qui font de cet éternel baladin un homme exceptionnel. Oui comme tout le monde, j’ai pu être parfois agacée par c’est coups de gueule un peu démago, mais qu’est-ce à côté d’une « lettre à la petite amie de l’ennemi public », d’une « mamie », d’un « Paris-New-York », d’un « je ne peux plus dire je t’aime », ou encore d’un « je suis mort qui qui dis mieux » ? La liste est tellement longue. Le grand frère Jacques (les initiés noteront la référence), aime les grands poètes comme Trenet mais n’a vraiment rien à leur envier.
Alors je me réjouis que la Philharmonie consacre un beau week-end à l’artiste, qu’on l’honore de son bon-vivant et qu’on le remercie de nous avoir si bien reçu et allons lui chercher sans retard, l’ami qui soigne et qui guérit, la folie qui l’accompagne et jamais ne l’a trahit : « champagne » !