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Je n'ai pas voté depuis 2002

Je n'ai pas voté depuis 2002

2002 fut la mort de ma carte d’électrice.

Ce 21 avril 2002 reste gravé en moi, apprendre que mes parents m’avaient baratiné pendant 7 ans avec le Père-Noël m’a moins fait souffrir. Jacques VS Jean-Marie. Pas de gauche. 

Pas deux partis non-extrémistes au second tour. D’une part un monsieur que je respecte mais dont je n’aime ni le parti ni les convictions. De l’autre, un être que je méprise pour l’ensemble de son oeuvre. Le choix impossible. L’impression de retourner enfant quand on jouait à "tu préfères une jambe en mousse ou une main de Playmobil ?" Le truc où au fond de toi tu te dis ni l’un ni l’autre. Mais ce 21 avril, on était pas dans la fiction, nous étions dans la vraie de vie de grand. 

Après cette date, j’ai compris la politique. J’ai compris que ce n’était pas simplement des idées et des idéaux qu’on partage. J’ai compris que mes déjeuner dominicaux affichaient plus de convictions quand ma famille terminait la prune sur des débats politiques que dans les réunions de partis.  J’ai alors compris que mon bulletin ne servait à rien. Désormais ce sont les JT qui tirent les règles du jeu. Ils dictent ce qu’il faut penser et ce qu’il faut faire. Nous n’avons plus de campagne engagée, nous n’avons que des batailles d’ambition orchestrées par les médias, et ça me gène. 

Face à cela, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai alors pris la décision de refuser de voter. Je repense à mon premier vote, quand ma maman m’a dit « attention, c’est important ne te trompe pas de bulletin ». Je ne veux pas me tromper de bulletin. On nous apprend depuis qu’on est gosse à pas faire les choses par dépit, sinon c’est comme ça qu’on devient frustré. Pour moi, le vote ne doit pas être un acte où on est passif, on doit vivre son bulletin, on doit croire en son bulletin. Quand on sort de son isoloir, on doit pouvoir se dire, « ça sera meilleur bientôt ». Je n’ai plus cette croyance. 

Alors oui, je me fais disputer par mes potes, je suis le vilain petit canard qui ne se rend pas aux urnes. Mais je ne fais pas les choses par dépit ! Je repense aux deux dernières élections où les médias ont analysé l’abstention comme un désintérêt des jeunes à la politique. De mon point de vue, c’est eux qui ont généré ce désintérêt, eux et les politiciens qui n’ont qu’une envie « obtenir le siège » et plus de se battre pour leur conviction. 

Au fond de moi, j’espère que cette abstinence civique ne durera pas toute la vie, j’attend qu’on me donne l’envie d’avoir envie… 

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