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Grimper sur la montagne

Grimper sur la montagne

Il y a quelques mois, j'ai eu l'occasion de grimper tout en haut d'une montagne, c'était une première, et ça ne sera pas une dernière. Mais pourquoi ça m'a tant retournée ?

Les vacances, ce moment un peu casse gueule ou tu espère ne rien avoir à faire, mais où du coup tu acceptes de faire un peu tout et n'importe quoi pour passer le temps. Et là soudain, on te propose une randonnée, tu sais ce truc que tu fais avec des chaussettes qui grattent et des sandwichs au patté. L'horreur.

Au début tu te dis que tu n'y arriveras pas, parce que tu n'as pas la condition physique, parce que tu n'aimes pas trop marcher, parce que tu as déjà essayé, mais que tu t'es arrêtée bien vite. Mais là tu es bien accompagnée, alors tu as envie, envie de montrer que tu es en capable, envie de faire ça avec l'autre, envie de créer un souvenir.

Alors tu grimpes, là, avec tes amis, un premier kilomètre, épuisant, tendu, difficile de se caler, comment font ces gens qui franchissent des chaines de montagnes pendant des semaines ? Au bout d'une heure on avait déjà envie de se foutre sur la gueule, mais putain, au bout d'une heure on a aussi envie de prendre l'autre par la main et de grimper plus vite, de voir ce qu'il y a derrière, de monter, monter encore.

Tu avances, tu traverses la foret, puis la foret se fait montagne, rochers, cailloux, les arbres cachent le ciel mais petit à petit ils s'écartent, et là ce sont les nuages qui t'accueillent, la brume, le vent qui gifle ton visage, mais tu t'en fiches de te faire gifler par le vent, parce que les autres sont là, parce que ceux qui comptent se font gifler en même temps que toi. Parce que eux aussi sont épuisés, eux aussi crevaient de chaud au départ, et sont gelés à l'arrivée.

Tu croises la petite rivière, puis ce petit col qui ressemble à une scène du seigneur des anneaux, puis de temps en temps tu regarde le visage de l'autre, épuisé mais souriant, c'est beau de s'épuiser tous ensemble. Tes jambes chauffent, tes pieds commencent à hurler, mais tu as envie d'aller plus vite, alors tu respires fort et tu augmentes la cadence.

Tu montes en imaginant ce chocolat chaud que tu pourras partager là haut, à toute cette chantilly qui fera grossir les yeux de la plus gourmande, et à chaque pas le paysage est de plus en plus beau, de plus en plus pénétrant, chaque arbre que tu contournes t'offre derrière lui un tableau hallucinant. Tu fais des millions de photos, tu t'arrêtes là, tu regardes, tu fais poser les jolies yeux, les jolies jambes, tu fais des selfies rigolos, et tu repars. Plus loin, plus haut, tu montes encore et encore.

Et là tu te rends compte que ouais, la randonnée en fait, c'est pas du tout un truc de beauf, que c'est juste génial, que ça te vide la tête, que ne plus avoir de réseau, ça peut être génial. Et tu espères remonter vite, et si possible bien accompagné, parce que les gros yeux devant la chantilly, ils te manquent aussi.

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